MARS 1593.                     '          359
un rolle, et le lui apporteroit. Ge que ledit de Harlay n'avoit voulu, et avoit bien fait : car iV s'y eust Tou, dit-il, tout le premier, comme celui qui wk esté toute sa vie autre, et qui ne valut jamais rien. Ce qu'il ré­péta par deux fois.
Le commencement de ce mois de mars jusques au huitieme fust fort froid. Le reste du mois, doux et tempéré. Peu de maladies à Paris.
Supplément tiré de rédition de 1736.
En le commencement de ce mois, le duc de Mayenne s'est abouché avec Suareaade Figherra, duc dc Feria, ambassadeur d'Espagne, dVses collègues, qu'il a trou­vés à Soissons; et dit-on qu'après aucuns propos assez piquans de part et d'autre, il a été convenu qua ledit duc de Mayenne travailleroit pour foire élire royne de France dona Clera-Eugénia, infante d'Espagne; ct que les ambassadeurs luy avoient promis la Bourgogne pour luy et ses descendans, le gouvernement de Pi­cardie sa vie durant, la lieutenance générale de la Royne dans tout le royaume, deJ'argent pour acquit­ter ses dettes; et quils,-Jai avoient donné vingt mille écus comptant, et des lettres de change pour en rece­voir deux cens mille dans quelques mois.
Le jeudy 4 de mars, les Etats assemblés à Paris firent réponse à la proposition faite le 27 janvier par les prin­ces, prélats, officiers de la couronne, et autres seigneurs royalistes; dans laquelle, après avoir marqué leur ar­dent désir pour la paix et pour la conservation de la religion, et avoir exalté la protection du roy d'Espagne comme un très-puissant bouclier contre l'effort des hé­rétiques, ils acceptent ladite conference, pourvû qu'elle
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